Étonnant livre d’images que ce recueil d’emblèmes paru à Francfort en 1617, issu de l’imagination d’un obscur humaniste luthérien appartenant sans doute au milieu juridique, comme un peu moins d’un siècle auparavant André Alciat, l’inventeur du genre.
Étonnant par sa double destination : d’abord publié en langue allemande en direction d’un lectorat luthérien, le recueil est doté la même année d’un appareil textuel traduit en français et probablement destiné d’abord à la communauté à laquelle appartient l’éditeur et bailleur de fonds, celle des émigrés calvinistes de l’Eglise française de Francfort. C’est dire que si les textes fondamentaux du luthéranisme populaire, comme le Grand Catéchisme, fondent en grande partie le discours satirique associé aux images, le ton n’est pas celui de la diatribe, et la morale qui s’y exprime est exempte de dogmatisme et de prises de position qui pourraient heurter les autres confessions du protestantisme.
Étonnant aussi par l’inventivité et la richesse des gravures, et par la façon dont progressivement le lecteur est conduit à s’approprier un code et une syntaxe de l’image avant de se voir proposer de subtils montages symboliques, véritables hiéroglyphes modernes : des emblèmes, proprement, nouveaux…
L’édition commentée de la version française des emblèmes d’Andreas Friedrich offre au lecteur moderne, emblème après emblème, les clefs de lecture de ces images, ainsi que de l’arrière-plan luthérien du discours moral qu’elles suscitent.
Ils en parlent
Sommaire
Introduction
Emblèmes annotés et commentés
A la fin viendra tout ce qui est transitoire
Aggreable est à Dieu vraye simplicité
Ainsi la Charité vraye se represente
Au chariot d’Orgueil veut tirer tout le monde
Capitaine Levraut courageux en la fuite
Capitaine Renauld se sert de stratagemes
Ce sont des vices grands qui ont la vogue au Monde
Ceci est bien certain que tout trop ne vaut rien
Ceci est le miroir des Chrestiennes Vertus
Ceux qui menent les droits sont souvent bien estranges
Chasque ouaille cerche sa pareille
Chose plaisante à Dieu c’est de tousjours bien faire
Constante Patience en fin surmonte tout
Contemplés en ceci du monde la charrette
D’avares Gouverneurs telle est la tyrannie
De tous hommes mondains grande est la nonchalance
Dedans un verre estroit grand bruit le tavan meine
Dieu a creé le monde, et il a tant de testes
Du calomniateur grande est la tromperie
En attendant le temps les roses floriront
En Christ tant seulement se trouve le soulas
En haut se va guindant Justice venerable
En poids egal se tient des pechés la balance
Escoute en tout affaire aussi l’autre partie
Faire sedicion ce n’est pas grand science
Heureux celui qui fait le devoir de sa charge
Ici se void en train la famille du Diable
Il faut diligemment prendre garde à ses faits
Il faut que par la croix le coeur soit esprouvé
Il se trouve aujourd’huy de trois sortes de chasse
Il y a tromperie en toute marchandise
Jamais bien n’apporta trop grande beuverie
Je represente ainsi le devoir des Juristes
L’aiguillon de la Mort est desormais rompu
L’alme vertu se void maintenant prisonniere
L’Amour et loyauté sont tousjours par ensemble
L’Arc trop tendu se rompt, ou pour le moins la corde
L’Argent ard la gent
L’avarice, et vertu reçoivent leur salaire
L’effusion de sang c’est le fruict de la noise
L’Esperance Chrestienne oncques ne confondra
L’homme a d’avoir des biens desir insatiable
L’honorable Vertu est des vices souillée
L’infernal gehenneur demonstre la figure
L’un le chevron et l’autre a le festu en l’oeil
La file des pechés est ja toute accomplie
La fin du monde est pres, bien qu’on ne s’en soucie
La folie ne peut tousjours estre cachee
La guerre ne vient pas sans porter grand dommage
La loy de Dieu comprinse en deux commandemens
La lumiere opposée aux tenebres obscures
La misere de l’homme est grande en ceste vie
La Mort tient entre tous une egale mesure
La parole de Dieu à tout jamais demeure
La providence en tout est tousjours necessaire
La resurrection des morts chascun doibt croire
La vie des humains doit estre ainsi reglee
La vie humaine pend à un filet bien tendre
Le Conseil est content ainsi que le Roy veut
Le desir de vengeance est tousjours dommageable
Le Droit va droit
Le fondement de foy c’est le Seigneur Jesus
Le jugement ensuit la resurrection
Le monde est gouverné d’une estrange façon
Le pauvre est consumé par la force du riche
Le piquant Herisson ressemble au droict severe
Les Epicuriens sont plustost pourceaux qu’hommes
Les flatteurs aujourd’huy sont les plus estimés
Les hommes mondains sont addonnés à vantance
Les moqueurs desormais ne sont rien de nouveau
Ne faut legerement rompre l’amitié saincte
Ne vois tu pas comment l’Orgueil tousjours tout gaste ?
On ne sçauroit saouler la convoitise humaine
Par trop chasser on peut bien devenir sauvage
Pechés font que du ciel en fin descend la verge
Pour maintenir le monde, il y a trois Estats
Pren bien garde à tes pas de peur que tu ne tombes
Pren garde au temps present aussi bien qu’à toy mesme
Pren les armes au poing et defen la patrie
Quand tu voids l’ennemi, pren garde à tes trenchées
Si la guerre est sur mer le danger en est double
Sois tousjours disposé de partir en ce monde
Souventesfois on void la justice enchainee
Tel est l’arbre de vice avec ses fruits tant beaux
Tel est le naturel de tout homme mondain
Telle est de vraye foy la constante nature
Tels de Machiavel sont les coeurs des disciples
Transitoire et fragile est la vie de l’homme
Index
25,00 €
En stock
Les Emblemes nouveaux d’Andreas Friedrich
Étonnant livre d’images que ce recueil d’emblèmes paru à Francfort en 1617, issu de l’imagination d’un obscur humaniste luthérien appartenant sans doute au milieu juridique, comme un peu moins d’un siècle auparavant André Alciat, l’inventeur du genre.
Étonnant par sa double destination : d’abord publié en langue allemande en direction d’un lectorat luthérien, le recueil est doté la même année d’un appareil textuel traduit en français et probablement destiné d’abord à la communauté à laquelle appartient l’éditeur et bailleur de fonds, celle des émigrés calvinistes de l’Eglise française de Francfort. C’est dire que si les textes fondamentaux du luthéranisme populaire, comme le Grand Catéchisme, fondent en grande partie le discours satirique associé aux images, le ton n’est pas celui de la diatribe, et la morale qui s’y exprime est exempte de dogmatisme et de prises de position qui pourraient heurter les autres confessions du protestantisme.
Étonnant aussi par l’inventivité et la richesse des gravures, et par la façon dont progressivement le lecteur est conduit à s’approprier un code et une syntaxe de l’image avant de se voir proposer de subtils montages symboliques, véritables hiéroglyphes modernes : des emblèmes, proprement, nouveaux…
L’édition commentée de la version française des emblèmes d’Andreas Friedrich offre au lecteur moderne, emblème après emblème, les clefs de lecture de ces images, ainsi que de l’arrière-plan luthérien du discours moral qu’elles suscitent.
Ils en parlent
Sommaire
Introduction
Emblèmes annotés et commentés
A la fin viendra tout ce qui est transitoire
Aggreable est à Dieu vraye simplicité
Ainsi la Charité vraye se represente
Au chariot d’Orgueil veut tirer tout le monde
Capitaine Levraut courageux en la fuite
Capitaine Renauld se sert de stratagemes
Ce sont des vices grands qui ont la vogue au Monde
Ceci est bien certain que tout trop ne vaut rien
Ceci est le miroir des Chrestiennes Vertus
Ceux qui menent les droits sont souvent bien estranges
Chasque ouaille cerche sa pareille
Chose plaisante à Dieu c’est de tousjours bien faire
Constante Patience en fin surmonte tout
Contemplés en ceci du monde la charrette
D’avares Gouverneurs telle est la tyrannie
De tous hommes mondains grande est la nonchalance
Dedans un verre estroit grand bruit le tavan meine
Dieu a creé le monde, et il a tant de testes
Du calomniateur grande est la tromperie
En attendant le temps les roses floriront
En Christ tant seulement se trouve le soulas
En haut se va guindant Justice venerable
En poids egal se tient des pechés la balance
Escoute en tout affaire aussi l’autre partie
Faire sedicion ce n’est pas grand science
Heureux celui qui fait le devoir de sa charge
Ici se void en train la famille du Diable
Il faut diligemment prendre garde à ses faits
Il faut que par la croix le coeur soit esprouvé
Il se trouve aujourd’huy de trois sortes de chasse
Il y a tromperie en toute marchandise
Jamais bien n’apporta trop grande beuverie
Je represente ainsi le devoir des Juristes
L’aiguillon de la Mort est desormais rompu
L’alme vertu se void maintenant prisonniere
L’Amour et loyauté sont tousjours par ensemble
L’Arc trop tendu se rompt, ou pour le moins la corde
L’Argent ard la gent
L’avarice, et vertu reçoivent leur salaire
L’effusion de sang c’est le fruict de la noise
L’Esperance Chrestienne oncques ne confondra
L’homme a d’avoir des biens desir insatiable
L’honorable Vertu est des vices souillée
L’infernal gehenneur demonstre la figure
L’un le chevron et l’autre a le festu en l’oeil
La file des pechés est ja toute accomplie
La fin du monde est pres, bien qu’on ne s’en soucie
La folie ne peut tousjours estre cachee
La guerre ne vient pas sans porter grand dommage
La loy de Dieu comprinse en deux commandemens
La lumiere opposée aux tenebres obscures
La misere de l’homme est grande en ceste vie
La Mort tient entre tous une egale mesure
La parole de Dieu à tout jamais demeure
La providence en tout est tousjours necessaire
La resurrection des morts chascun doibt croire
La vie des humains doit estre ainsi reglee
La vie humaine pend à un filet bien tendre
Le Conseil est content ainsi que le Roy veut
Le desir de vengeance est tousjours dommageable
Le Droit va droit
Le fondement de foy c’est le Seigneur Jesus
Le jugement ensuit la resurrection
Le monde est gouverné d’une estrange façon
Le pauvre est consumé par la force du riche
Le piquant Herisson ressemble au droict severe
Les Epicuriens sont plustost pourceaux qu’hommes
Les flatteurs aujourd’huy sont les plus estimés
Les hommes mondains sont addonnés à vantance
Les moqueurs desormais ne sont rien de nouveau
Ne faut legerement rompre l’amitié saincte
Ne vois tu pas comment l’Orgueil tousjours tout gaste ?
On ne sçauroit saouler la convoitise humaine
Par trop chasser on peut bien devenir sauvage
Pechés font que du ciel en fin descend la verge
Pour maintenir le monde, il y a trois Estats
Pren bien garde à tes pas de peur que tu ne tombes
Pren garde au temps present aussi bien qu’à toy mesme
Pren les armes au poing et defen la patrie
Quand tu voids l’ennemi, pren garde à tes trenchées
Si la guerre est sur mer le danger en est double
Sois tousjours disposé de partir en ce monde
Souventesfois on void la justice enchainee
Tel est l’arbre de vice avec ses fruits tant beaux
Tel est le naturel de tout homme mondain
Telle est de vraye foy la constante nature
Tels de Machiavel sont les coeurs des disciples
Transitoire et fragile est la vie de l’homme
Index
25,00 €
En stock