Un seul corps. La Vierge, Madeleine et Jean dans les lamentations italiennes

ca. 1272- 1578

Table des matières

Remerciements

Introduction

Partie I – L’invention de l’image et du trio

Chapitre 1 – Les étapes de l’invention de l’image

La genèse : Byzance (IXe-XIIIe siècle)

L’importation du thème en Italie (XIIIe siècle)

L’apparition de Marie Madeleine

Chapitre 2 – Une identification problématique du thème

Une taxinomie flottante

La multiplication des formules

Le jeu des ambivalences iconographiques

Deux cas d’école pour l’indétermination du sujet

Chapitre 3 – La diffusion du thème

L’expansion géographique

Les commanditaires

Partie II – La Lamentation comme rĕpræsentātĭo de l’économie du Salut

Chapitre 1 – Des images et des textes pour se rappeler

Les arts de la mémoire

Images mentales et pratiques dévotes

Images mentales et images matérielles

Chapitre 2 – La fonction mnémonique de la Vierge, de Madeleine et de Jean

La Vierge évanouie

Madeleine aux pieds du Christ

Jean et le repos sur la poitrine

Chapitre 3 – Repraesentare le divin

Les interprétations allégoriques de la messe

Le Christ hostie des Lamentations

Partie III – Se projeter au cœur de l’économie du Salut

Introduction

Chapitre 1 – Privilèges et exemplarité de la Vierge, de Madeleine et de Jean

Fonction admonitrice

À l’exemple de Madeleine pénitente

À l’exemple de Jean, apôtre virginal

Chapitre 2 – Répétitions et ressemblances au service de l’identification

Les répétitions chromatiques

Postures et gestuelles répétitives

Ressemblances capillaires

Chapitre 3 - Égaux autour du Christ mort

La Lamentation de Cima da Conegliano conservée à Modène

Les effets de symétrie

La superposition des corps

Les effets de symétrie

Partie IV – La Lamentation comme configuration ecclésiale

Introduction

Chapitre 1 – Petites réflexions ecclésiologiques

Quel(s) contenu(s) pour Ecclesia ?

Christus mater Ecclesia

Com-pianto/comm-union

Chapitre 2 – Appartenance et exclusion du Corpus Ecclesiae

Ad similitudinem Dei (?)

Entre ressemblance et dissemblance : disciples et ennemis du Christ

L’Animalité du bourreau : le panneau de Rosso Fiorentino à Sansepolcro

La Lamentation autour de saint François

Chapitre 3 – Stigmatisation vs Lamentation : le premier programme de la basilique inférieure d’Assise

Le bilan bibliographique

La notion franciscaine de Conformitas

Nouveau regard sur le premier cycle de la nef

Conclusion

Bibliographie sélective

Index

SOMMAIRE

Un seul corps. La Vierge, Madeleine et Jean dans les lamentations italiennes

ca. 1272- 1578

Beauté, jeunesse, blondeur, clarté du teint, émotivité, amour du Christ. Dans la peinture de la fin du Moyen Âge et de la Renaissance, ils partagent ces quelques points communs et de nombreux autres. Parfois, ils se ressemblent même jusqu’à la confusion. Pourtant, ils sont trois personnages bien distincts de l’histoire sainte. Deux se conjuguent au féminin. L’une est la Vierge Marie, la plus parfaite d’entres toutes. L’autre est Marie Madeleine, l’incarnation de la pénitence. Le troisième est un homme, celui que Jésus aimait : Jean. On connaît l’androgynie de l’apôtre dans la fameuse Cène de Léonard de Vinci pour le couvent milanais Santa Maria delle Grazie (1494-1498) : les longs cheveux, les doigts délicats ont fait dire – à tort – à quelques-uns qu’il s’agissait d’une femme, sans doute de Madeleine. Il ne peut pas en être ainsi. En effet, même quand les deux personnages sont présents dans l’image, cette ressemblance est récurrente. Mieux encore, elle s’élargit à la Vierge Marie. Dès lors, comment expliquer les répétitions visuelles (posture, couleur, expression faciale…) qui unissent ces personnages et qui viennent contredire l’exigence de variété des traités de peinture, depuis Alberti (ca. 1435) jusqu’à Lodovico Dolce (1557) ?

Les Lamentations (ou Déplorations) italiennes autour du Christ mort sont au fondement de cette enquête iconographique. Au croisement de l’histoire de l’art et de l’anthropologie, cette étude, ancrée dans le contexte historique, religieux et liturgique portant sur l’ensemble de la période qui va de la fin du XIIIe siècle à la fin du XVIe siècle, comble une lacune historiographique concernant ce thème. De plus, elle constitue une réflexion approfondie sur la répétition et la ressemblance dans la peinture religieuse, autant à l’échelle de l’image, que du réseau figuratif tout entier.

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