
- Date de parution
- Le: 30 mai 2019
- Version papier
- Prix: 23€
- Nombre de pages: 360 pages
- Préface: Christophe Prochasson
- ISBN: 978-2-86906-704-2
- EAN: 9782869067042
- Catégories
- étiquettes: Balkans, Culture, Ethnicité, Europe centrale, Histoire contemporaine, Idéologie, Post-communiste,
- Fiche ONIX:
L’expérience française des Balkans
1989-1999
- Anne Madelain, |
- 23€ |
- Civilisations étrangères |
- 360 pages
À partir de 1991, la Yougoslavie socialiste se désintègre dans une violence inouïe. Peu avant, le monde avait découvert la situation sanitaire désastreuse de la Roumanie post-communiste. Alors que la construction européenne est perçue comme un horizon indépassable, les Balkans réapparaissent sur la carte mentale des Européens comme un problème plutôt qu’une réalité géographique.
Face à ces crises médiatisées que les interventions étrangères semblent aggraver et que les intellectuels sont impuissants à expliquer, l’incompréhension et le désarroi ont été fréquents. En France, des mobilisations citoyennes ont succédé aux débats passionnés avec l’ambition d’imaginer la solidarité de demain. Novateurs dans leurs formes et leur ampleur, ces moments militants ont pourtant été sans lendemain.
Ce sont les données de cette expérience française que ce livre explore : celles propres à la période contemporaine qui commence au sortir de la confrontation des blocs -traitement humanitaire des crises, désengagement partisan et idéologie européenne-, mais aussi les savoirs façonnés par une histoire longue des relations franco-balkaniques, faite d’universalisme républicain et de filtres militants, de méconnaissance séculaire de ‘l’autre Europe’ mais aussi de fascination pour ses cultures populaires.
Il s’agit d’écrire une histoire connectée de la décennie 1990, marquée autant en France que dans les Balkans par l’effacement du communisme comme réalité politique et référence, la reformulation des discours sur la nation, l’ethnicité et l’engagement politique.
Ils en parlent
L’appareil théorique mobilisé dans l’ouvrage témoigne d’une très grande culture générale en sciences humaines et sociales et permet d’affirmer, sans hésitation, que l’ouvrage d’Anne Madelain s’imposera comme référence. Tant pour la compréhension des conflictualités balkaniques
que pour l’intelligence de la construction des identités nationales et ethniques, ainsi que des modes d’action collective dans un contexte de mutation politique.
Le livre proposé par Anne Madelain n’est pas une histoire de ces années meurtrières, bien qu’elle en retrace de façon claire le déroulé, mais une analyse de la façon dont la société française a vécu l’événement. Elle reconstitue les réactions, les mobilisations et les incompréhensions suscitées par cette crise, en les reliant à ce qu’Erving Goffman nomme les « cadres de l’expérience » qui y ont conduit. Soucieuse de comparatisme, son étude porte à la fois sur la chute du régime communiste roumain et sur la fin de la fédération yougoslave. Dans les deux cas, il a existé en France une mobilisation qui a redonné aux Balkans une place dans le débat public. La première force du livre se situe dans l’effort de contextualisation de ces événements.
Le livre d’Anne Madelain est innovant : il se confronte, depuis la France et secondairement la Belgique, aux séismes historiques qui ont secoué l’ancienne Europe de l’Est entre 1989 et 1999.