Préface Jean-François Eck
La Société du Familistère de Guise est une entreprise à l’histoire riche et complexe. La raconter, c’est évoquer la célébrité des poêles Godin qu’elle produit et qui ont marqué le quotidien de plusieurs générations. Mais c’est aussi faire le récit d’une aventure humaine, celle de ces ouvriers qui, à la mort de leur patron, reçurent en héritage la propriété de cette coopérative et la responsabilité de la faire survivre, faisant mentir ceux qui n’y voyaient qu’une utopie irréaliste et sans avenir.
Le Familistère de Guise. Les poêles Godin.
Deux expressions qui nous semblent familières, mais dont beaucoup ignorent quels liens les unissent. Les deux sont en effet l’œuvre d’un même industriel nommé Jean-Baptiste André Godin, qui rêvait de sortir définitivement l’ouvrier de la misère et de l’exploitation sociale. Le « Familistère » qu’il fit construire à Guise (Aisne, France) était ainsi un Palais offert à ses ouvriers, lieu de vie mais aussi d’initiation à la solidarité, au mutualisme et à la gestion d’une entreprise dont ils devaient progressivement devenir les uniques propriétaires, héritant de l’ensemble de l’œuvre à la mort de Godin, en 1888.
Et ensuite ? La Société du Familistère de Guise, fruit du socialisme utopique autant que du réformisme républicain, réussit à survivre aux guerres mondiales et aux crises économiques, s’adaptant aux évolutions du marché et à la modernisation de l’industrie, pour finalement s’effondrer, épuisée par les difficultés internes, en plein cœur du printemps 1968.
La vie de Godin fut indiscutablement une « success story » édifiante, qui ne cesse d’impressionner aujourd’hui par le courage, l’inventivité et l’altruisme qui furent nécessaires pour constituer cet héritage. Mais ce n’est pas son histoire qui est contée ici : c’est celle de ses héritiers, ces ouvriers qui, pendant 80 ans, assumèrent cette œuvre qui se voulait un modèle de coopération intégrale et firent mentir ceux qui n’y voyaient qu’une utopie sans avenir ni postérité.
Ils en parlent
Ce travail remarquable, très agréable à lire et extrêmement bien documenté, a reçu de nombreux prix. Il faut dire que l’auteure livre un ouvrage d’un très grand intérêt, à la fois par la richesse des sources utilisées, par la globalité de son approche, par la durée de la période étudiée, par la contextualisation particulièrement bien menée de cette expérience hors du commun et enfin par la diversité des approches méthodologiques, relevant de l’histoire industrielle et économique, mais aussi de l’histoire politique et de l’histoire sociale.
L’ouvrage tiré de la thèse triplement primée (prix d’histoire François Bourdon ; prix de l’Association pour le développement de la documentation sur l’économie sociale ; prix Crédit agricole d’histoire des entreprises) de Jessica Dos Santos est, disons-le d’emblée, un remarquable ouvrage d’histoire, dont la qualité d’analyse et la clarté du propos sont à souligner.
Adeline Blaszkiewicz, n°261 (octobre-décembre 2017)
L’utopie en héritage est une monographie très réussie, qui ouvre par conséquent des perspectives et renouvelle nos connaissances dans de nombreux domaines, notamment le « réel de l’utopie », selon une expression de Michelle Riot-Sarcey reprise par Jessica Dos Santos, autrement dit la mise en œuvre concrète d’un projet utopique.
FIGAROL, Thomas. Les Clionautes, samedi 30 avril 2016 (en ligne).
Passionnant et ouvrant de nombreuses pistes de recherches et de réflexions dans plusieurs domaines (l’impact cumulatif des deux guerres ; les enjeux liés aux logiques réticulaires ; les stratégies de gestion entrepreneuriale en temps de crise ; etc.), il n’est pas étonnant que le travail de Jessica Dos Santos ait reçu de nombreuses distinctions (…). Parions qu’il suscitera un grand intérêt auprès des lecteurs intéressés par l’histoire sociale et politique de l’économie, ainsi que par l’histoire de la gestion des entreprises, domaines au renouveau desquels il participe incontestablement.
LE BRAS, Stéphane. Liens Socio-avril 2016
Jessica Dos Santos entreprend ici l’histoire des années post-Godin, depuis le décès du fondateur jusqu’à la dissolution de l’Association du capital et du travail, support juridique de l’entreprise, à la fin des années 1960.
LALLEMENT, Michel. Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 2016/4 n°132, 188/189
L’historienne décrit comment le modèle social a survécu aux guerres, aux crises économiques et le long processus de désagrégation.
Sommaire
Introduction
PREMIERE PARTIE LE TEMPS DU DEUIL (1888-1914)
Chapitre 1 : Un socialisme d’entreprise
I. Travail et organisation industrielle
II. Garantir un bien-être ouvrier
III. Maintenir une prospérité héritée
Chapitre 2 : Naissance d’une communauté
I. Pour le « développement moral » des ouvriers
II. Les balbutiements d’une république industrielle
III. Emergence de conflits internes
Chapitre 3 : le familistère, un îlot républicain et socialiste
I. La république du travail : l’héritage idéologique de Godin
II. Transmission de l’œuvre, transmission des idées
III. Du familistère au socialisme municipal
DEUXIEME PARTIE : D’UNE GUERRE A L’AUTRE, UN HERITAGE A RECONSTRUIRE (1914-1938)
Chapitre 4 : Guerre, crise et concurrence
I. Surmonter la guerre
II. L’occasion manquée de la rationalisation
III. René Rabaux, la solution corporatiste
Chapitre 5 : « Un Empire dans une République »
I. De la participation ouvrière aux salaires : évolution des préoccupations
II. Radicalisation du rapport de forces
III. Conscience de classe contre esprit d’association : à la recherche d’une unité
TROISIEME PARTIE : EVOLUER POUR SURVIVRE (1938-1968)
Chapitre 6 : modernisation et politique de la concurrence
I. Le temps de l’union professionnelle
II. En quête de productivité
III. Un marché bouleversé
Chapitre 7 : l’échec d’un modèle social
I. Des déchirements nés de la guerre
II. Une communauté à reconstruire
III. « Une dégénérescence coopérative » ?
Conclusion
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L’utopie en héritage
Préface Jean-François Eck
La Société du Familistère de Guise est une entreprise à l’histoire riche et complexe. La raconter, c’est évoquer la célébrité des poêles Godin qu’elle produit et qui ont marqué le quotidien de plusieurs générations. Mais c’est aussi faire le récit d’une aventure humaine, celle de ces ouvriers qui, à la mort de leur patron, reçurent en héritage la propriété de cette coopérative et la responsabilité de la faire survivre, faisant mentir ceux qui n’y voyaient qu’une utopie irréaliste et sans avenir.
Le Familistère de Guise. Les poêles Godin.
Deux expressions qui nous semblent familières, mais dont beaucoup ignorent quels liens les unissent. Les deux sont en effet l’œuvre d’un même industriel nommé Jean-Baptiste André Godin, qui rêvait de sortir définitivement l’ouvrier de la misère et de l’exploitation sociale. Le « Familistère » qu’il fit construire à Guise (Aisne, France) était ainsi un Palais offert à ses ouvriers, lieu de vie mais aussi d’initiation à la solidarité, au mutualisme et à la gestion d’une entreprise dont ils devaient progressivement devenir les uniques propriétaires, héritant de l’ensemble de l’œuvre à la mort de Godin, en 1888.
Et ensuite ? La Société du Familistère de Guise, fruit du socialisme utopique autant que du réformisme républicain, réussit à survivre aux guerres mondiales et aux crises économiques, s’adaptant aux évolutions du marché et à la modernisation de l’industrie, pour finalement s’effondrer, épuisée par les difficultés internes, en plein cœur du printemps 1968.
La vie de Godin fut indiscutablement une « success story » édifiante, qui ne cesse d’impressionner aujourd’hui par le courage, l’inventivité et l’altruisme qui furent nécessaires pour constituer cet héritage. Mais ce n’est pas son histoire qui est contée ici : c’est celle de ses héritiers, ces ouvriers qui, pendant 80 ans, assumèrent cette œuvre qui se voulait un modèle de coopération intégrale et firent mentir ceux qui n’y voyaient qu’une utopie sans avenir ni postérité.
Ils en parlent
Ce travail remarquable, très agréable à lire et extrêmement bien documenté, a reçu de nombreux prix. Il faut dire que l’auteure livre un ouvrage d’un très grand intérêt, à la fois par la richesse des sources utilisées, par la globalité de son approche, par la durée de la période étudiée, par la contextualisation particulièrement bien menée de cette expérience hors du commun et enfin par la diversité des approches méthodologiques, relevant de l’histoire industrielle et économique, mais aussi de l’histoire politique et de l’histoire sociale.
L’ouvrage tiré de la thèse triplement primée (prix d’histoire François Bourdon ; prix de l’Association pour le développement de la documentation sur l’économie sociale ; prix Crédit agricole d’histoire des entreprises) de Jessica Dos Santos est, disons-le d’emblée, un remarquable ouvrage d’histoire, dont la qualité d’analyse et la clarté du propos sont à souligner.
Adeline Blaszkiewicz, n°261 (octobre-décembre 2017)
L’utopie en héritage est une monographie très réussie, qui ouvre par conséquent des perspectives et renouvelle nos connaissances dans de nombreux domaines, notamment le « réel de l’utopie », selon une expression de Michelle Riot-Sarcey reprise par Jessica Dos Santos, autrement dit la mise en œuvre concrète d’un projet utopique.
FIGAROL, Thomas. Les Clionautes, samedi 30 avril 2016 (en ligne).
Passionnant et ouvrant de nombreuses pistes de recherches et de réflexions dans plusieurs domaines (l’impact cumulatif des deux guerres ; les enjeux liés aux logiques réticulaires ; les stratégies de gestion entrepreneuriale en temps de crise ; etc.), il n’est pas étonnant que le travail de Jessica Dos Santos ait reçu de nombreuses distinctions (…). Parions qu’il suscitera un grand intérêt auprès des lecteurs intéressés par l’histoire sociale et politique de l’économie, ainsi que par l’histoire de la gestion des entreprises, domaines au renouveau desquels il participe incontestablement.
LE BRAS, Stéphane. Liens Socio-avril 2016
Jessica Dos Santos entreprend ici l’histoire des années post-Godin, depuis le décès du fondateur jusqu’à la dissolution de l’Association du capital et du travail, support juridique de l’entreprise, à la fin des années 1960.
LALLEMENT, Michel. Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 2016/4 n°132, 188/189
L’historienne décrit comment le modèle social a survécu aux guerres, aux crises économiques et le long processus de désagrégation.
Sommaire
Introduction
PREMIERE PARTIE LE TEMPS DU DEUIL (1888-1914)
Chapitre 1 : Un socialisme d’entreprise
I. Travail et organisation industrielle
II. Garantir un bien-être ouvrier
III. Maintenir une prospérité héritée
Chapitre 2 : Naissance d’une communauté
I. Pour le « développement moral » des ouvriers
II. Les balbutiements d’une république industrielle
III. Emergence de conflits internes
Chapitre 3 : le familistère, un îlot républicain et socialiste
I. La république du travail : l’héritage idéologique de Godin
II. Transmission de l’œuvre, transmission des idées
III. Du familistère au socialisme municipal
DEUXIEME PARTIE : D’UNE GUERRE A L’AUTRE, UN HERITAGE A RECONSTRUIRE (1914-1938)
Chapitre 4 : Guerre, crise et concurrence
I. Surmonter la guerre
II. L’occasion manquée de la rationalisation
III. René Rabaux, la solution corporatiste
Chapitre 5 : « Un Empire dans une République »
I. De la participation ouvrière aux salaires : évolution des préoccupations
II. Radicalisation du rapport de forces
III. Conscience de classe contre esprit d’association : à la recherche d’une unité
TROISIEME PARTIE : EVOLUER POUR SURVIVRE (1938-1968)
Chapitre 6 : modernisation et politique de la concurrence
I. Le temps de l’union professionnelle
II. En quête de productivité
III. Un marché bouleversé
Chapitre 7 : l’échec d’un modèle social
I. Des déchirements nés de la guerre
II. Une communauté à reconstruire
III. « Une dégénérescence coopérative » ?
Conclusion
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