Ivresse et ivrognerie

dans la France moderne

Table des matières

Introduction

Essor des discours répressifs : Le glaive, la crosse, la vertu et le caducée

Chapitre 1 - Une condamnation directe dès 1536

L’édit de François Ier
Pénalisation de l’ivresse et de l’ivrognerie
Des crimes intermédiaires
Un élargissement au royaume du XVIe au XVIIIe siècle

D’un péché à un crime

Des Anciens à Charles Quint

Une sévérité modérée
Les alternatives possibles
Atténuation des peines du XVIe au XVIIIe siècle

Chapitre 2 - Mutation vers des condamnations indirectes

Le contrôle des clients
Le difficile maintien de la rigueur royale
Le décalage des juridictions locales

Une nouveauté : l'encadrement du temps divin et des joyeusetés à partir de 1543
La sanctuarisation du jour du Seigneur et du service divin
Des pouvoirs civils soutenus par l'Église
Lutte indirecte par la limitation des joyeusetés

Précision des horaires de fermetures à partir de 1546
Abondance et inconstance des horaires et des sentences
Lutte indirecte pour préserver l’ordre et le repos publics
Un problème secondaire
L’exemple des oscillations et rectifications bordelaises

Chapitre 3 - La morale face à l'enivrement

« Un vice grossier et brutal »
Civilité et enivrement
Corruption des lois naturelles par l’enivrement

Des dépenses ruineuses
L’appauvrissement du royaume et des familles
Deux gouffres financiers : les cabarets et les jours d’oisiveté

Chapitre 4 - Essor de l'opposition médicale

« L’Occident de la santé et l'Orient de toutes maladies »
Progrès sémiologiques
Meilleure connaissance des dérèglements internes
Maladies et causes de maladies

Solutions thérapeutiques en débat
Préserver et guérir
Soutien de la sobriété, véritable mère de la santé

Une culture de l'enivrement enracinée

Chapitre 5 - L’ivresse artistique

L’enivrement des muses
Des élites dans le cortège des Bacchantes
L’ivresse d’Euterpe

Du divin à la création
XVIe siècle : « de vin divin on devient » ou l’enivrement transcendant
XVIIe - XVIIIe siècles : In vino fertilitas ou l’enivrement créatif

L’enivrement dans la peinture française : entre méfiance et persistance de la joyeuse ivresse (XVIIe-XVIIIe siècles)

Chapitre 6 - Une pratique culturelle : quand l'enivré n'est pas déviant

Une culture mémorielle, complaisante et sociabilisante
Une culture mémorielle et complaisante
Une sociabilité de l’enivrement

Quelle consommation de boissons enivrantes ?
Hausse de la consommation
4,4% d’enivrés dans les archives judiciaires

L’enivrement d'Ancien Régime
Un enivrement public, dominical et après 14 heures toute l’année
Des hommes de 20 à 34 ans, artisans ou paysans
Du XVIe au XVIIIe siècle : un essor en deux temps

Chapitre 7 - Le compromis des autorités : l'enivré toléré

Une justice pragmatique

Répression directe inexistante, répression indirecte rare et arbitraire

Chapitre 8 - Des invitations à l'ivresse contradictoires : nunc est bibendum

De l'or en tonneaux

Invitations à l'ivresse par « bienséance » : Les réjouissances publiques en ville, Pourquoi l'enivrement est-il accepté dans la France moderne ?

Conclusion

Sources et bibliographie

Annexes

Index

SOMMAIRE

Ivresse et ivrognerie

dans la France moderne

Ce livre est un voyage à travers l’ivresse et l’ivrognerie dans la France d’Ancien Régime : tous ceux que Diderot appelle avec humour les « inspirés de la gourde » sont présents.
C’est aussi une innovation : c’est le premier livre à proposer une analyse historique rigoureuse et systématique de ce phénomène culturel.
C’est une œuvre d’histoire culturelle au sens large. Elle a une vocation d’histoire totale puisque les points de vue politiques, religieux, judiciaires, économiques, sociaux et culturels y sont analysés à l’échelle du royaume et à l’échelle locale à partir de plus de 4500 sources manuscrites, de plus de 300 sources imprimées et de quelques dizaines de tableaux et de gravures. L’ampleur, la diversité, l’intérêt des sources mobilisées sont considérables. Jointes au sens de l’innovation, de la prudence et de la nuance, elles fournissent au lecteur une belle leçon d’histoire.
Cette analyse historique de l’ivresse et de l’ivrognerie met en évidence que les oppositions religieuse, politique, morale, économique et médicale qui se développent en France du XVIe au XVIIIe siècle ne parviennent pas à lutter efficacement contre l’ivresse dans le pays. Une « culture de l’enivrement » imbibe fortement l’ensemble du corps social, de la tête aux membres, des élites au peuple. Les oppositions s’avèrent pragmatiques et marquées par le compromis. L’opposition religieuse et politique directe n’est qu’illusoire et l’émergence d’une opposition morale, économique et médicale ne permet pas de résoudre davantage le problème. Une réflexion de Jean-Jacques Rousseau résume bien le positionnement adopté face à l’enivrement : « ne cherchons point la chimère de la perfection mais le mieux possible ».

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