L’étude des arts et des cultures, parce qu’elle s’intéresse à l’engendrement et à la circulation des formes, est conduite à réfléchir sur le franchissement des frontières entre ces formes et sur la porosité entre les genres. Comment penser la circulation des formes, leurs échanges, leurs mélanges ? Ces formes sont-elles susceptibles d’être déformées, greffées, appariées ? Les hybridations du texte et de l’image fournissent un matériau parfait pour examiner la manière dont les frontières des arts, des genres, des techniques ou des supports s’échangent en permanence leurs déterminations. De l’illustration romantique à la bande dessinée, du roman-photo à l’album pour enfants, des revues d’avant-garde aux arts numériques, le champ des dispositifs iconotextuels moderne est large, et permet de nouer un vaste ensemble d’interrogations. La rencontre entre le texte et l’image constitue-t-elle par elle-même une « greffe », ou un « hybride » ? Produit-elle nécessairement des œuvres mineures, ou monstrueuses ? Favorise-t-elle des formes narratives spécifiques ? Quelle place et quel rôle reconnaître aux formes de sur-hybridation à partir de l’hybridation iconotextuelle (adaptation des comics au cinéma, albums ou revues illustrées accompagnés d’objets, pop-ups, produits dérivés, etc.) ?