Le banquet est une activité représentative des valeurs de l’élite gréco-romaine du IIe siècle apr. J.-C. Il symbolise les valeurs de l’otium et de la paideia, de la connaissance érudite qui participe à la définition de l’élite gréco-romaine.

Le banquet était déjà le cadre de la transmission des normes et des valeurs de l’élite à l’époque archaïque, en Grèce, par l’entremise des poèmes épiques, lyriques et élégiaques et par l’observation des pratiques des Anciens ; mais, à partir du IVe siècle av. J.-C., dans les écoles de philosophie, les manuels de bienséance concourent également à la formation des futures élites intellectuelles et politiques de la Grèce ancienne.

À leur époque, Plutarque, Lucien et Athénée, par l’entremise du banquet littéraire, participent à la transmission des valeurs et des bonnes manières, et réfléchissent aux manières de table contemporaines, à l’aide d’autorités littéraires des époques anciennes. Ils pensent constater notamment une dégradation des mœurs, préjugés contraires au processus évolutif des bonnes manières constaté par Norbert Elias, thèse qui n’est pas opérante en Grèce ancienne.

Au IIe siècle apr. J.-C., à l’époque de l’Empire, les élites grecques et romaines partagent les mêmes loisirs et les mêmes référents culturels. Les banquets grec et romain s’unissent pour former une seule et même institution, un banquet gréco-romain participant à la définition identitaire des élites de l’Empire, comme peuvent l’attester l’apparition de triclinia dans le monde grec et l’introduction de la femme grecque au banquet.