
- Date de parution
- Le: 19 Janvier 2017
- Version papier
- Prix: 24€
- Nombre de pages: 420 pages
- Détails: Broché - Cahier couleurs
- ISBN: 978-2-86906-422-5
- EAN: 9782869064225
- ISSN: 1764-4305
- Catégories
- étiquettes: Femmes, Histoire contemporaine, Histoire de la médecine, Histoire Moderne, Santé,
- Fiche ONIX:
L’école des sages-femmes
Naissance d’un corps professionnel 1786-1917
- Nathalie Sage Pranchère, |
- 24€ |
- Perspectives historiques | Série Médecine |
- 420 pages
Protéger l’homme « au moment où il arrive au port de la vie », telle est la mission que les gouvernements français, de l’Ancien Régime à la IIIe République, assignent aux sages-femmes. Accompagnatrices des mères et désormais membres du corps médical, les sages-femmes se sont constituées au cours du XIXe siècle en profession scientifique, détentrice d’un savoir riche et varié. Partout en France, leur formation a occupé administrateurs et médecins, faisant naître des dizaines d’écoles départementales, dont le dynamisme n’a souvent eu que peu à envier à l’école de l’Hospice de la Maternité de Paris.
Du cours hospitalier à la véritable école-maternité, les institutions de formation ont accueilli en un siècle des dizaines de milliers de jeunes femmes qui, leur diplôme en main, ont été se faire dans les campagnes les « institutrices du système de santé » français.
Lettrées, compétentes et respectées, les sages-femmes ont ainsi fait bénéficier leurs patientes d’une qualité de soins acquise aux meilleures sources du savoir obstétrical. Légitimées par leur formation et le monopole que l’État leur accorde face aux matrones, elles ont mis au monde l’essentiel de la population française, ont vacciné des générations de nouveau-nés et se sont faites les chantres de l’hygiène pasteurienne dès ses débuts. L’histoire de l’émergence de ce corps professionnel, né d’une volonté politique et du consentement des accoucheuses, est riche d’enseignements pour les enjeux contemporains de la naissance et de ses acteurs.
Ils en parlent
Sans l’ombre d’un doute, L’école des sages-femmes est une contribution majeure à l’histoire des sages-femmes et à celle de la naissance. Cet ouvrage a également une valeur incontournable pour qui s’intéresse au genre, à l’histoire de la médecine (obstétrique, enseignement médical), des professions de la santé, de l’éducation et du travail des femmes.
Andrée RIVARD, Recherches féministes, vol. 32, N° 2, 2019, pages 329-333
Outre une analyse historiographique dans l’introduction, l’édition de 2017 présente également une bibliographie complète sur plusieurs décennies de l’histoire des sages-femmes aux XVIIIe, XIXe et premier xxe siècles aussi bien française qu’internationale pour les publications essentielles (2017, p. 405-422). Elle devrait devenir un outil de référence pour toute étude ou article sur le sujet.
Bien au-delà de la seule histoire des sages-femmes, c’est une contribution à l’histoire du travail, à l’histoire de la formation et à l’histoire des femmes qu’on découvre ici.
Béatrice KAMMERER, L'école des sages-femmes, In : Sciences Humaines, n°297 novembre 2017
Par son ouvrage extrêmement documenté, aux sources sans cesse sollicitées, comparées entre elles, et critiquées (« les sources (…) sont des sources publiques (…) [qui] portent un discours et une politique »), Nathalie Sage-Pranchère se livre à une démonstration en bonne et due forme de ce qu'est, au fond, la démarche de l'historien.
«Qui est la sage-femme ?» s’interrogeait, en 2013, un colloque organisé par ces professionnelles de l’accouchement, s’estimant peu reconnues. Cette étude de Nathalie Sage Pranchère, riche d’un impressionnant corpus de sources, répond avec minutie à cette question.
Yannick RIPA, Sage-femme, métier entre deux eaux, In : Libération, publié le 5 avril 2017
S’il leur reste encore des obstacles à surmonter, notamment en termes de reconnaissance, force est de constater que les sages-femmes forment en France une profession de santé à part entière, bien implantée et surtout reconnue par le monde médical et les pouvoirs publics. C’est le résultat d’une construction historique singulière dont Nathalie Sage Pranchère a retracé ici avec brio et précision le déroulement et les arcanes. Elle contribue ainsi à la reconnaissance de ces femmes qui ont consacré leur existence à aider les autres à donner naissance ; mais elle œuvre aussi, et de manière décisive, à l’écriture d’une histoire sociale de la santé soucieuse de mettre en évidence, contre la vielle histoire de la médecine et des médecins, la pluralité des acteurs du soin.