Le conte et l’image
Les contes de Grimm, rassemblés au départ comme de simples matériaux ethnographiques, deviennent au cours du XIXe siècle en Angleterre un classique de la littérature pour la jeunesse. Cette métamorphose de statut littéraire est le fruit d’une exploitation éditoriale dans laquelle l’image tient un rôle prépondérant. Les contributions de George Cruikshank, Richard Doyle, Walter Crane et Arthur Rackham ont particulièrement marqué, de l’Allemagne à l’Angleterre, et du texte à l’image, cette histoire iconographique des contes.
Les contes de Grimm connaissent en Angleterre une fortune considérable dans le champ du livre illustré où, de 1823 au début du XXe siècle, ils passent du statut de simple matériau ethnographique à celui de conte de fées pour enfants. Cette métamorphose est tout autant le fruit d’évolutions textuelles et éditoriales que la conséquence de l’évolution du parti pris esthétique des images qui influencent durablement la manière dont les textes sont « imaginés » par le lecteur.
Des figures grotesques et populaires de George Cruikshank (1823, 1826) aux compositions merveilleuses d’Arthur Rackham (1900, 1909, 1917) en passant par les fantaisies naïves de Richard Doyle (1846) ou les ornements allégoriques de Walter Crane (1882), c’est donc une histoire esthétique et iconographique de la réception des contes de Grimm dans l’imaginaire anglais qui se dessine. Mais cette histoire d’un transfert culturel entre Allemagne et Angleterre se veut également, à travers le fil conducteur des différentes interprétations plastiques d’un texte singulier, l’esquisse d’une histoire de l’illustration et du livre illustré dans l’Angleterre de l’époque. Enfin elle propose, dans le contexte culturel du romantisme qui prône la communion des arts et celui, contraignant, de l’histoire de l’édition, d’analyser la manière dont l’imagination visuelle peut se confronter à la tâche de représenter un texte, hors de tout préjugé sur ce que la « matière » des images ferait perdre à celle de l’écrit, ou par-delà cette dernière à celle de la parole du conteur.
Ils en parlent
Sommaire
Introduction
Prologue : les contes de Grimm en leur pays
Les frères Grimm en quête de la poésie première
L’évolution éditoriale des contes
Des contes pour enfants ?
L’évolution du recueil
Qu’est-ce qu’un « conte populaire » ?
Réception et iconographie : premiers pas allemands
Première réception allemande
La tradition du frontispice du livre de contes
I. Folklore et caricature. L’édition Cruikshank (1823-1826)
George Cruikshank et la genèse des German Popular Stories
« Cradled into caricature » : la non-formation artistique de George Cruikshank
L’arrivée des contes en Angleterre et la traduction d’Edgar Taylor : un double public
L’image au seuil du texte : de la famille à l’enfance
Merveilleux, fragmentaire et grotesque
« Gothic Popular Stories »
Fortune de l’édition Cruikshank
II. Féeries enfantines. L’édition Doyle (1846)
Richard Doyle et la genèse de The Fairy Ring
Richard Doyle et le nonsense mémoriel
Les choix éditoriaux dans The Fairy Ring
L’image au seuil du texte : la procession théâtrale des fées
Féeries victoriennes
L’enfance aux yeux ronds
Fortune de l’édition Doyle
< h1>III. La maison des emblèmes. L’édition Crane (1882)
Walter Crane et la genèse de Household Stories
Walter Crane, un designer socialiste
Household Stories et la fraternité des arts
L’image au seuil du texte : entrer dans la maison des contes
Un art décoratif
Emblématique et allégorie
Fortune de l’édition Crane
< h1>IV. Réenchanter le monde. Les éditions Rackham (1900, 1909, 1917)
Arthur Rackham et les contes de Grimm
Arthur Rackham, une carrière d’illustrateur
De Grimm’s Fairy Tales à Little Brother & Little Sister, variations éditoriales
Les images au seuil du texte : le foyer et la forêt
De l’éclectisme à l’Art nouveau
Ombres et éléments : modalités du merveilleux
Fortune des éditions Rackham
Conclusion
Annexes
I. — Tableau de correspondance des contes
II. — Lettre de Richard Doyle à John Murray
III. — Correspondance de Walter Crane à Macmillan
IV. — Correspondance entre Macmillan et Arthur Rackham
Bibliographie
Index
25,00 €
En stock
Le conte et l’image
Les contes de Grimm, rassemblés au départ comme de simples matériaux ethnographiques, deviennent au cours du XIXe siècle en Angleterre un classique de la littérature pour la jeunesse. Cette métamorphose de statut littéraire est le fruit d’une exploitation éditoriale dans laquelle l’image tient un rôle prépondérant. Les contributions de George Cruikshank, Richard Doyle, Walter Crane et Arthur Rackham ont particulièrement marqué, de l’Allemagne à l’Angleterre, et du texte à l’image, cette histoire iconographique des contes.
Les contes de Grimm connaissent en Angleterre une fortune considérable dans le champ du livre illustré où, de 1823 au début du XXe siècle, ils passent du statut de simple matériau ethnographique à celui de conte de fées pour enfants. Cette métamorphose est tout autant le fruit d’évolutions textuelles et éditoriales que la conséquence de l’évolution du parti pris esthétique des images qui influencent durablement la manière dont les textes sont « imaginés » par le lecteur.
Des figures grotesques et populaires de George Cruikshank (1823, 1826) aux compositions merveilleuses d’Arthur Rackham (1900, 1909, 1917) en passant par les fantaisies naïves de Richard Doyle (1846) ou les ornements allégoriques de Walter Crane (1882), c’est donc une histoire esthétique et iconographique de la réception des contes de Grimm dans l’imaginaire anglais qui se dessine. Mais cette histoire d’un transfert culturel entre Allemagne et Angleterre se veut également, à travers le fil conducteur des différentes interprétations plastiques d’un texte singulier, l’esquisse d’une histoire de l’illustration et du livre illustré dans l’Angleterre de l’époque. Enfin elle propose, dans le contexte culturel du romantisme qui prône la communion des arts et celui, contraignant, de l’histoire de l’édition, d’analyser la manière dont l’imagination visuelle peut se confronter à la tâche de représenter un texte, hors de tout préjugé sur ce que la « matière » des images ferait perdre à celle de l’écrit, ou par-delà cette dernière à celle de la parole du conteur.
Ils en parlent
Sommaire
Introduction
Prologue : les contes de Grimm en leur pays
Les frères Grimm en quête de la poésie première
L’évolution éditoriale des contes
Des contes pour enfants ?
L’évolution du recueil
Qu’est-ce qu’un « conte populaire » ?
Réception et iconographie : premiers pas allemands
Première réception allemande
La tradition du frontispice du livre de contes
I. Folklore et caricature. L’édition Cruikshank (1823-1826)
George Cruikshank et la genèse des German Popular Stories
« Cradled into caricature » : la non-formation artistique de George Cruikshank
L’arrivée des contes en Angleterre et la traduction d’Edgar Taylor : un double public
L’image au seuil du texte : de la famille à l’enfance
Merveilleux, fragmentaire et grotesque
« Gothic Popular Stories »
Fortune de l’édition Cruikshank
II. Féeries enfantines. L’édition Doyle (1846)
Richard Doyle et la genèse de The Fairy Ring
Richard Doyle et le nonsense mémoriel
Les choix éditoriaux dans The Fairy Ring
L’image au seuil du texte : la procession théâtrale des fées
Féeries victoriennes
L’enfance aux yeux ronds
Fortune de l’édition Doyle
< h1>III. La maison des emblèmes. L’édition Crane (1882)
Walter Crane et la genèse de Household Stories
Walter Crane, un designer socialiste
Household Stories et la fraternité des arts
L’image au seuil du texte : entrer dans la maison des contes
Un art décoratif
Emblématique et allégorie
Fortune de l’édition Crane
< h1>IV. Réenchanter le monde. Les éditions Rackham (1900, 1909, 1917)
Arthur Rackham et les contes de Grimm
Arthur Rackham, une carrière d’illustrateur
De Grimm’s Fairy Tales à Little Brother & Little Sister, variations éditoriales
Les images au seuil du texte : le foyer et la forêt
De l’éclectisme à l’Art nouveau
Ombres et éléments : modalités du merveilleux
Fortune des éditions Rackham
Conclusion
Annexes
I. — Tableau de correspondance des contes
II. — Lettre de Richard Doyle à John Murray
III. — Correspondance de Walter Crane à Macmillan
IV. — Correspondance entre Macmillan et Arthur Rackham
Bibliographie
Index
25,00 €
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