Histoire en marges
Dès la deuxième moitié du XIXe siècle, dans un contexte d’intense ségrégation raciale aux États-Unis, des Africains-Américains écrivent l’histoire occultée de leur communauté pour l’inscrire au coeur du récit national et, au-delà, pour révéler la contribution de la diaspora noire à l’histoire mondiale. Cette histoire en marge questionne la discipline historique elle-même et affirme la nécessité d’écrire une histoire-monde.
Mais comment écrire une véritable histoire globale ? Ce livre entend démontrer qu’il faut non seulement donner droit de cité à celles et ceux qui ont trop souvent été exclus du récit historique ou ont été relégués à ses marges, mais aussi concevoir la marge (géographique, sociale, économique) comme un centre d’innovation épistémologique et politique, un lieu paradoxalement privilégié pour (re)penser et (ré)écrire l’histoire.
Depuis plus d’un siècle à travers le monde, des historiens et des historiennes placent la périphérie au centre et, par là même, déprovincialisent l’histoire. Ce sont ces travaux qui, faisant l’histoire des marges (sexuelles-genrées, impérialescoloniales, scientifiques-disciplinaires…), participent à l’écriture d’une histoire globale.
Ils en parlent
L’ouvrage élargit le débat à d’autres terrains (Asie, Afrique et Caraïbe) et aborde une notion toujours sous-jacente et apparemment trop évidente pour que les sources secondaires ne l’interrogent : la marge. Pourtant, comme le proposent ici les éditeurs, il convient d’y revenir pour comprendre comment la/les marge(s) ou la/les périphérie(s) sont des milieux où des auteurs, des militants, des chercheurs ont autant fait l’histoire-monde que les mythes et épopées européens.
Cet ouvrage collectif ouvre des perspectives historiographiques stimulantes sur les historiens et les historiennes qui « ont écrit en situation de marginalité, géographique, sociale, économique ou professionnelle » (p. 7). Il démontre que les Afro-Américains aux États-Unis, les femmes, ou encore les « professionnels amateurs » (bibliothécaires, archivistes, collectionneurs) ont fait des marges des espaces d’innovation, méthodologique comme thématique.
« 20 & 21. Revue d'histoire » 2019/4 N° 144, pages 209
Sommaire
Introduction
Hélène Le Dantec-Lowry, Matthieu Renault, Marie-Jeanne Rossignol et Pauline Vermeren
1re partie
Le récit historique en question
L’histoire non occidentale est-elle une histoire à la marge ?
Partha Chatterjee
Les réformateurs africains-américains et la lutte contre la marginalisation raciale
Joan Bryant
Écrire l’Histoire depuis la marge : le cas de La catedral del mar
Clara Dauler
(Auto-)marginalisation des Blancs créoles dans les récits historiques guadeloupéens
Ary Gordien
Howard Zinn, face au déni de l’histoire populaire
Christiane Vollaire
2e partie
Les marges intérieures : aux confins de la discipline et de ses normes
Jeremy Belknap : écrire l’histoire aux marges de l’Empire britannique
Agnès Delahaye
« The last relics » : mémoire et historiographie suffragiste après 1920
Claire Delahaye
Mettre la périphérie au centre : Dorothy B. Porter Wesley, bibliothécaire et chercheuse
Cheryl Knott
Mary McLeod Bethune (1875-1955), historienne africaine-américaine oubliée
Fatma Ramdani
3e partie
Des historiens aux marges de l’Occident : portrait de groupe
Figueroa et Schomburg :écrire l’histoire des Afro-Portoricains aux marges des empires
Nicolás Kanellos
A.B.C. Sibthorpe (v. 1840-1916), historien sierra-léonais : au centre ou à la marge ?
Odile Goerg
Poétisation du récit national : aux origines de l’histoire d’Haïti (1801-1843)
Délide Joseph
Décoloniser la révolution avec C.L.R. James ou que faire de l’eurocentrisme ?
Matthieu Renault
Critique de l’anthropologie raciale : Anténor Firmin et les déshérités de l’histoire
Pauline Vermeren
<
À propos des auteurs
<
23,00 €
En stock
Histoire en marges
Dès la deuxième moitié du XIXe siècle, dans un contexte d’intense ségrégation raciale aux États-Unis, des Africains-Américains écrivent l’histoire occultée de leur communauté pour l’inscrire au coeur du récit national et, au-delà, pour révéler la contribution de la diaspora noire à l’histoire mondiale. Cette histoire en marge questionne la discipline historique elle-même et affirme la nécessité d’écrire une histoire-monde.
Mais comment écrire une véritable histoire globale ? Ce livre entend démontrer qu’il faut non seulement donner droit de cité à celles et ceux qui ont trop souvent été exclus du récit historique ou ont été relégués à ses marges, mais aussi concevoir la marge (géographique, sociale, économique) comme un centre d’innovation épistémologique et politique, un lieu paradoxalement privilégié pour (re)penser et (ré)écrire l’histoire.
Depuis plus d’un siècle à travers le monde, des historiens et des historiennes placent la périphérie au centre et, par là même, déprovincialisent l’histoire. Ce sont ces travaux qui, faisant l’histoire des marges (sexuelles-genrées, impérialescoloniales, scientifiques-disciplinaires…), participent à l’écriture d’une histoire globale.
Ils en parlent
L’ouvrage élargit le débat à d’autres terrains (Asie, Afrique et Caraïbe) et aborde une notion toujours sous-jacente et apparemment trop évidente pour que les sources secondaires ne l’interrogent : la marge. Pourtant, comme le proposent ici les éditeurs, il convient d’y revenir pour comprendre comment la/les marge(s) ou la/les périphérie(s) sont des milieux où des auteurs, des militants, des chercheurs ont autant fait l’histoire-monde que les mythes et épopées européens.
Cet ouvrage collectif ouvre des perspectives historiographiques stimulantes sur les historiens et les historiennes qui « ont écrit en situation de marginalité, géographique, sociale, économique ou professionnelle » (p. 7). Il démontre que les Afro-Américains aux États-Unis, les femmes, ou encore les « professionnels amateurs » (bibliothécaires, archivistes, collectionneurs) ont fait des marges des espaces d’innovation, méthodologique comme thématique.
« 20 & 21. Revue d'histoire » 2019/4 N° 144, pages 209
Sommaire
Introduction
Hélène Le Dantec-Lowry, Matthieu Renault, Marie-Jeanne Rossignol et Pauline Vermeren
1re partie
Le récit historique en question
L’histoire non occidentale est-elle une histoire à la marge ?
Partha Chatterjee
Les réformateurs africains-américains et la lutte contre la marginalisation raciale
Joan Bryant
Écrire l’Histoire depuis la marge : le cas de La catedral del mar
Clara Dauler
(Auto-)marginalisation des Blancs créoles dans les récits historiques guadeloupéens
Ary Gordien
Howard Zinn, face au déni de l’histoire populaire
Christiane Vollaire
2e partie
Les marges intérieures : aux confins de la discipline et de ses normes
Jeremy Belknap : écrire l’histoire aux marges de l’Empire britannique
Agnès Delahaye
« The last relics » : mémoire et historiographie suffragiste après 1920
Claire Delahaye
Mettre la périphérie au centre : Dorothy B. Porter Wesley, bibliothécaire et chercheuse
Cheryl Knott
Mary McLeod Bethune (1875-1955), historienne africaine-américaine oubliée
Fatma Ramdani
3e partie
Des historiens aux marges de l’Occident : portrait de groupe
Figueroa et Schomburg :écrire l’histoire des Afro-Portoricains aux marges des empires
Nicolás Kanellos
A.B.C. Sibthorpe (v. 1840-1916), historien sierra-léonais : au centre ou à la marge ?
Odile Goerg
Poétisation du récit national : aux origines de l’histoire d’Haïti (1801-1843)
Délide Joseph
Décoloniser la révolution avec C.L.R. James ou que faire de l’eurocentrisme ?
Matthieu Renault
Critique de l’anthropologie raciale : Anténor Firmin et les déshérités de l’histoire
Pauline Vermeren
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À propos des auteurs
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