Albert Cohen, une poétique de la table

Table des matières
Remerciements Introduction Quand la table quitte le monde du roman Festins et plaisirs de bouche Du fait alimentaire à la création poétique Première partie : Typologie de la matière alimentaire, du référentiel au signe Introduction première partie chapitre 1 Les menus complets ou l’élégance occidentale Un menu tradition à la table des Sarles Trop de truffes au Ritz, indigestion et cailles farcies Le songe d’Adrien, un dîner de garçons L’ambition d’Antoinette Deume, un menu grand genre Un déjeuner professionnel Manger seul dans son lit Le dîner froid d’Ariane et de Solal Un premier état des lieux chapitre 2 Les repas des Valeureux, mille et une combinaisons orientales Pistaches, amandes et arachides, plaisir de croquer Des entrées à volonté De l’entrée aux plats, viandes et poissons Légumes et fruits, pâtes et riz, le choix des garnitures Les desserts, friandises et pâtisseries divers Bilan chapitre 3 Nourritures, spiritualité et sentiments « Seigneur bénissez ce repas, bénissez ceux qui l’ont préparé » Les mangements valeureux : une communion par le partage et le regard Hippolyte et Mangeclous à table, une célébration oecuménique La nourriture, un péril pour l’érotisme Manger, un but de vie Confiture ou sandwich ? Du genre des nourritures Le cocktail Benedetti : le sandwich du salut Bilan Deuxième partie : Lecture symbolique du fait alimentaire Introduction deuxième partie chapitre 4 Le pain Les origines du pain : du sacré au profane Le pain et l’huile Les azymes : « Sept jours tu mangeras des pains sans levain » Le Seder de la Pâque juive chapitre 5 S’amuser et saupoudrer de sucre le malheur Fondants et fraîcheur Confitures et cerises, le goût de l’enfance Le chocolat ou la descente en enfer chapitre 6 Pouvoir des boissons chaudes, lumière et ombres Origines bibliques, un pays de miel et de lait Le « lait corrosif », une matière à poésie Le lait maternel Le lait peut-il restaurer ? L’alliance du lait et du café Le « thé, boisson sacrée de son gang » chapitre 7 Entre l’autel et la cuisine, où sont les mères ? Une double représentation de l’image maternelle Des domestiques aux substituts de la mère nourricière Mariette, entre nourrice et mère chapitre 8 Nourritures et judéité Symboles alimentaires des tables de fête Nourritures pour le sabbat : obsessions et amnésies Un banquet à la cour des miracles D’un sous-sol à l’autre, la cave de Berlin et ce qu’on y croque Les Rosenfeld, aliments à foison et peur du manque La nourriture des Valeureux : que leur offre le ghetto ? Bilan Troisième partie : Fait alimentaire, fait poétique introduction troisième partie chapitre 9 Variations des tonalités Les choix épiques Le grotesque ou l’envers du monde Sur les pas du Cantique, le lyrisme des fruits chapitre 10 Les recettes de Mangeclous, métaphores d’un art poétique Le goût de la moussaka Le sandwich universel Le mastari, une question de nomination La cuisine anglaise Bilan Conclusion Bibliographie Index des noms propres
SOMMAIRE

Albert Cohen, une poétique de la table

Quels liens subtils rapprochent le personnel du cycle romanesque de Solal, la voix lyrique des monologues intérieurs de Belle du Seigneur, les instances narratives des essais et le discours épidictique dédié à Winston Churchill ? Question a priori complexe. Foisonnante, parfois débordante dans sa polyphonie, l’œuvre de Cohen s’organise pourtant autour d’une ligne de force qui n’est pas immédiatement perceptible, celle de la table. Constituant un réseau de signes qui affleurent dans les textes, le champ de la nourriture se transforme en un langage porteur d’obsessions récurrentes. Poids des origines, héritage des traditions, comédie de l’amour, questionnements métaphysiques, tous les domaines s’évaluent à l’aune du comestible. Manger, c’est donner un sens à son existence. Mordre dans un chocolat, c’est goûter le présent et ses gourmandises, mais aussi renouer avec un passé inquiétant. De cet univers ambigu émerge cependant Mangeclous, le « vainqueur éternel ». Conviant les Valeureux à partager maints festins plus ou moins transgressifs, le personnage excède les contours de la figure burlesque pour sublimer le prosaïque. C’est par son regard que surgit la vision d’un monde dont la quête est celle d’une sagesse à hauteur d’homme. Refusant les codes d’une bourgeoisie vaudevillesque, Mangeclous élève l’appétit au rang de vertu, prône avec ironie les mérites du mensonge et érige le plaisir de manger en règle de vie. Nouvel avatar des géants rabelaisiens, ce prophète comique ne s’épanouit que dans le paradoxe et l’amour des nourritures.

Littérature


À propos de l'auteur
Claudine Nacache-Ruimi

Claudine Nacache-Ruimi


Agrégée et Docteur en Littérature française, Claudine Nacache-Ruimi a enseigné les lettres au lycée Colbert à Paris, et a assuré des charges de cours à l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3 ainsi qu’à l’Institut universitaire Élie Wiesel, à Paris. Elle donne actuellement des cours de littérature à l’Université Populaire des Hauts-de-Seine.



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