Presses Universitaires
François-Rabelais

Nb de pages : 216
ISBN : 978-2-86906-400-3
Détails supplémentaires : Broché. Cahier couleur 8 pages
Catégorie : Étiquettes : , , ,

Les sauveurs de Sainte Solange

Les Portugais en Berry

L’étude d’un pèlerinage du Berry adopté par les Portugais depuis les années 1960 révèle la diversité des appartenances qui s’y expriment : au Portugal, à la France mais aussi à l’Église.

Le rôle de l’Église catholique peut ainsi s’éclairer dans ce double mouvement. L’accueil des Portugais dans ce pèlerinage reflète en effet les prescriptions de l’Église qui se préoccupe à la fois de l’insertion dans la communauté des Chrétiens et de la conservation d’une « culture d’origine » des migrants.

Dans les années 1960, nombreux sont les Portugais qui émigrent vers la France, fuyant le régime de Salazar, les guerres coloniales et la pauvreté. Ceux qui s’installent dans le Berry ne tardent pas à participer à un pèlerinage catholique annuel, celui de Sainte-Solange (Cher), où une place particulière leur est faite. Entre fête religieuse et fête villageoise, cet événement devient au fil des années un grand rassemblement de la « communauté portugaise » locale qui participe désormais à son organisation. De nos jours, le pèlerinage est décrit comme franco-portugais, sinon portugais. Comment la présence portugaise trouve-t-elle place lors de cet événement et comment cette place a-t-elle été négociée depuis plus de 50 ans ? L’étude de cette célébration montre de quelle façon les nouveaux-venus ont pu redynamiser une fête locale qui s’annonçait en déclin, mais aussi comment les appartenances y sont redéfinies, entre les références au Portugal, à la France et à la société berrichonne, tout comme à la religion. À travers ce culte, c’est aussi l’attention portée par l’Église catholique aux migrants qui est révélée. La place donnée aux Portugais à Sainte-Solange illustre en effet les politiques et les pratiques d’accueil mises en place dans un double mouvement : celui de donner une place à tous au sein de l’Église, tout en préservant une culture supposée originelle.

Ils en parlent

Ce bel ouvrage renouvelle l’étude des pratiques religieuses en France en examinant, d’une part, la manière dont l’Église française se positionne dans l’accueil des migrants et, d’autre part, la manière dont la participation active dans un pèlerinage catholique reterritorialise les immigrés qui s’installent sur le territoire français.

Katerina Seraïdari, « Guillaume Étienne, Les sauveurs de sainte Solange. Les Portugais en Berry », Archives de sciences sociales des religions [En ligne], 180 | octobre-décembre 2017, mis en ligne le 01 décembre 2017

Guillaume Étienne a su rendre compte sociologiquement et ethnographiquement d’un fait localisé, dans son inscription communautaire, régionale et nationale et dans sa triple dimension rituelle (à travers l’évolution d’un pèlerinage), morale (dans l’analyse des conditions d’accueil des migrants) et ecclésiastique (grâce à une revue des textes et des pratiques de l’Église). Le livre intéressera les sociologues, les anthropologues ou les géographes des migrations et de la religion qui pourront y trouver des éléments descriptifs et analytiques solides.

Cyril Isnart, Revue Européenne des Migrations Internationales, Vol. 33 n° 4 – 2017.

 

Sommaire

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : ETHNOGRAPHIE D’UNE CELEBRATION BERRICHONNE

1. UN LUNDI DE PELERINAGE A SAINTE-SOLANGE

1.1. Des moments de retrouvailles
1.2. Ponctuations de la marche
1.3. Relâchements
1.4. Une après-midi portugaise

2. UNE PROCESSION BIEN ORDONNEE

2.1. Chacun sa place
2.2. De la nécessité d’organiser la marche

3. LE PARTAGE DES TACHES

3.1. Une organisation tripartite
3.2. Le clergé qui valide
3.3. Les supports de la municipalité

4. LES ELEMENTS DU RITUEL, DES BATIMENTS AUX ACTEURS

4.1. L’église et la chapelle de Sainte-Solange
4.2. La fontaine, étape informelle de la procession
4.3. Des chants et des chanteurs

CHAPITRE 2 : REBONDISSEMENTS ET CONTRADICTIONS DU CULTE

1. LES SPECIFICITES DU CULTE ET LES INTERCESSIONS

1.1. Une sainte reconnue par le peuple
1.2. Des reliques authentifiées
1.3. Les intercessions de Solange

2. LE SENTIMENT D’UN PELERINAGE EN DESHERENCE

2.1. Une popularité croissante
2.2. L’élargissement du rayon d’attraction
2.3. Les marchands et vendeurs ambulants
2.4. Les imposteurs et faux mendiants
2.5. Les touristes et les curieux
2.6. Les profanations du sanctuaire
2.7. Lutter contre le délitement. La tentation d’un âge d’or

3. LE CULTE ET LA FETE, DEUX MOMENTS INDISSOCIABLES

3.1. Une religiosité populaire ?
3.2. Canaliser les contradictions ressenties
3.3. Sacré et fête, deux aspects si distincts ?

4. RECONCILIER FETE ET RELIGION PAR LA PRESENCE PORTUGAISE

4.1. Transposer une culture d’origine
4.2. Une fête appropriée ou expropriée ?
4.3. Des attitudes attendues

CHAPITRE 3 : L’APPROPRIATION DU CULTE ET L’ACCUEIL BIENVEILLANT DES PORTUGAIS

1. L’INVITATION DES MIGRANTS

1.1. Un pèlerinage entre le local et l’international
1.2. Une « véritable Pentecôte »
1.3. La « colonie portugaise » incontournable au pèlerinage

2. UNE FETE DESORMAIS GRAND PUBLIC

2.1. Les Portugais majoritaires
2.2. La volonté d’inviter d’autres groupes

3. DONNER DU SENS A LA PRESENCE PORTUGAISE

3.1. Une adoption spontanée du pèlerinage
3.2. L’aide de l’aumônier des Portugais
3.3. Substitution, compensation, retrouver le pays

4. DE LA FETE PUBLIQUE A LA SPHERE PRIVEE

4.1. Des démonstrations (trop) théâtrales
4.2. Du culte public à l’objet souvenir

CHAPITRE 4 : DES APPARTENANCES LABILES

1. DES APPARTENANCES MODIFIEES DURANT LE PELERINAGE ?

1.1. Un temps et un lieu particuliers
1.2. Le pèlerinage comme seuil
1.3. Des groupes hétérogènes

2. ENTRE ÉGLISE PORTUGAISE ET ÉGLISE FRANÇAISE
3. MODULATION DES APPARTENANCES

3.1. Initiés et « effet de contagion »
3.2. Le passeur, rôle liminaire
3.3. Une appartenance portugaise locale et transnationale

CHAPITRE 5 : COMPRENDRE LA MENTALITE DES MIGRANTS

1. L’ÉGLISE ET LES NOUVEAUX VENUS

1.1. La naissance de pratiques concrètes
1.2. La nécessité d’une saisie globale
1.3. Une organisation locale en plein essor

2. LES RELATIONS ENTRE L’ÉGLISE CATHOLIQUE ET LES MIGRANTS A PARTIR DES ANNEES 1960

2.1. Une préoccupation forte, des arrivées sans précédent
2.2. Vers une délégation de service public
2.3. Réflexions et pratiques sur tous les fronts

3. LES TROIS TEMPS DE L’ACCUEIL : DECRIRE, RECENSER ET AGIR

3.1. Systématiser les méthodes d’accueil
3.2. Décrire. Qui sont les migrants ?
3.3. Recenser les migrants
3.4. Agir. Provoquer les réactions

4. LES REPRESENTATIONS LOCALES DES IMMIGRATIONS ET DE L’ALTERITE

4.1. S’impliquer pour mieux interpréter
4.2. Des explications culturalistes
4.3. Trouver les personnes et les groupes influents
4.4. Essoufflement de l’aide ou changements de perspective ?

5. UN TOURNANT DE LA DECENNIE 1980

5.1. Une multiplicité d’origines en présence
5.2. Une diversité de situations
5.3. Les migrants toujours déracinés

CONCLUSION, UNE CONSTRUCTION SITUEE DES CATEGORIES

Un événement extraordinaire qui consacre les catégories ordinaires
L’Église comme figure du majoritaire

BIBLIOGRAPHIE

20,00 

En stock

Les sauveurs de Sainte Solange

Les Portugais en Berry

L’étude d’un pèlerinage du Berry adopté par les Portugais depuis les années 1960 révèle la diversité des appartenances qui s’y expriment : au Portugal, à la France mais aussi à l’Église.

Le rôle de l’Église catholique peut ainsi s’éclairer dans ce double mouvement. L’accueil des Portugais dans ce pèlerinage reflète en effet les prescriptions de l’Église qui se préoccupe à la fois de l’insertion dans la communauté des Chrétiens et de la conservation d’une « culture d’origine » des migrants.

Dans les années 1960, nombreux sont les Portugais qui émigrent vers la France, fuyant le régime de Salazar, les guerres coloniales et la pauvreté. Ceux qui s’installent dans le Berry ne tardent pas à participer à un pèlerinage catholique annuel, celui de Sainte-Solange (Cher), où une place particulière leur est faite. Entre fête religieuse et fête villageoise, cet événement devient au fil des années un grand rassemblement de la « communauté portugaise » locale qui participe désormais à son organisation. De nos jours, le pèlerinage est décrit comme franco-portugais, sinon portugais. Comment la présence portugaise trouve-t-elle place lors de cet événement et comment cette place a-t-elle été négociée depuis plus de 50 ans ? L’étude de cette célébration montre de quelle façon les nouveaux-venus ont pu redynamiser une fête locale qui s’annonçait en déclin, mais aussi comment les appartenances y sont redéfinies, entre les références au Portugal, à la France et à la société berrichonne, tout comme à la religion. À travers ce culte, c’est aussi l’attention portée par l’Église catholique aux migrants qui est révélée. La place donnée aux Portugais à Sainte-Solange illustre en effet les politiques et les pratiques d’accueil mises en place dans un double mouvement : celui de donner une place à tous au sein de l’Église, tout en préservant une culture supposée originelle.

Ils en parlent

Ce bel ouvrage renouvelle l’étude des pratiques religieuses en France en examinant, d’une part, la manière dont l’Église française se positionne dans l’accueil des migrants et, d’autre part, la manière dont la participation active dans un pèlerinage catholique reterritorialise les immigrés qui s’installent sur le territoire français.

Katerina Seraïdari, « Guillaume Étienne, Les sauveurs de sainte Solange. Les Portugais en Berry », Archives de sciences sociales des religions [En ligne], 180 | octobre-décembre 2017, mis en ligne le 01 décembre 2017

Guillaume Étienne a su rendre compte sociologiquement et ethnographiquement d’un fait localisé, dans son inscription communautaire, régionale et nationale et dans sa triple dimension rituelle (à travers l’évolution d’un pèlerinage), morale (dans l’analyse des conditions d’accueil des migrants) et ecclésiastique (grâce à une revue des textes et des pratiques de l’Église). Le livre intéressera les sociologues, les anthropologues ou les géographes des migrations et de la religion qui pourront y trouver des éléments descriptifs et analytiques solides.

Cyril Isnart, Revue Européenne des Migrations Internationales, Vol. 33 n° 4 – 2017.

 

Sommaire

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : ETHNOGRAPHIE D’UNE CELEBRATION BERRICHONNE

1. UN LUNDI DE PELERINAGE A SAINTE-SOLANGE

1.1. Des moments de retrouvailles
1.2. Ponctuations de la marche
1.3. Relâchements
1.4. Une après-midi portugaise

2. UNE PROCESSION BIEN ORDONNEE

2.1. Chacun sa place
2.2. De la nécessité d’organiser la marche

3. LE PARTAGE DES TACHES

3.1. Une organisation tripartite
3.2. Le clergé qui valide
3.3. Les supports de la municipalité

4. LES ELEMENTS DU RITUEL, DES BATIMENTS AUX ACTEURS

4.1. L’église et la chapelle de Sainte-Solange
4.2. La fontaine, étape informelle de la procession
4.3. Des chants et des chanteurs

CHAPITRE 2 : REBONDISSEMENTS ET CONTRADICTIONS DU CULTE

1. LES SPECIFICITES DU CULTE ET LES INTERCESSIONS

1.1. Une sainte reconnue par le peuple
1.2. Des reliques authentifiées
1.3. Les intercessions de Solange

2. LE SENTIMENT D’UN PELERINAGE EN DESHERENCE

2.1. Une popularité croissante
2.2. L’élargissement du rayon d’attraction
2.3. Les marchands et vendeurs ambulants
2.4. Les imposteurs et faux mendiants
2.5. Les touristes et les curieux
2.6. Les profanations du sanctuaire
2.7. Lutter contre le délitement. La tentation d’un âge d’or

3. LE CULTE ET LA FETE, DEUX MOMENTS INDISSOCIABLES

3.1. Une religiosité populaire ?
3.2. Canaliser les contradictions ressenties
3.3. Sacré et fête, deux aspects si distincts ?

4. RECONCILIER FETE ET RELIGION PAR LA PRESENCE PORTUGAISE

4.1. Transposer une culture d’origine
4.2. Une fête appropriée ou expropriée ?
4.3. Des attitudes attendues

CHAPITRE 3 : L’APPROPRIATION DU CULTE ET L’ACCUEIL BIENVEILLANT DES PORTUGAIS

1. L’INVITATION DES MIGRANTS

1.1. Un pèlerinage entre le local et l’international
1.2. Une « véritable Pentecôte »
1.3. La « colonie portugaise » incontournable au pèlerinage

2. UNE FETE DESORMAIS GRAND PUBLIC

2.1. Les Portugais majoritaires
2.2. La volonté d’inviter d’autres groupes

3. DONNER DU SENS A LA PRESENCE PORTUGAISE

3.1. Une adoption spontanée du pèlerinage
3.2. L’aide de l’aumônier des Portugais
3.3. Substitution, compensation, retrouver le pays

4. DE LA FETE PUBLIQUE A LA SPHERE PRIVEE

4.1. Des démonstrations (trop) théâtrales
4.2. Du culte public à l’objet souvenir

CHAPITRE 4 : DES APPARTENANCES LABILES

1. DES APPARTENANCES MODIFIEES DURANT LE PELERINAGE ?

1.1. Un temps et un lieu particuliers
1.2. Le pèlerinage comme seuil
1.3. Des groupes hétérogènes

2. ENTRE ÉGLISE PORTUGAISE ET ÉGLISE FRANÇAISE
3. MODULATION DES APPARTENANCES

3.1. Initiés et « effet de contagion »
3.2. Le passeur, rôle liminaire
3.3. Une appartenance portugaise locale et transnationale

CHAPITRE 5 : COMPRENDRE LA MENTALITE DES MIGRANTS

1. L’ÉGLISE ET LES NOUVEAUX VENUS

1.1. La naissance de pratiques concrètes
1.2. La nécessité d’une saisie globale
1.3. Une organisation locale en plein essor

2. LES RELATIONS ENTRE L’ÉGLISE CATHOLIQUE ET LES MIGRANTS A PARTIR DES ANNEES 1960

2.1. Une préoccupation forte, des arrivées sans précédent
2.2. Vers une délégation de service public
2.3. Réflexions et pratiques sur tous les fronts

3. LES TROIS TEMPS DE L’ACCUEIL : DECRIRE, RECENSER ET AGIR

3.1. Systématiser les méthodes d’accueil
3.2. Décrire. Qui sont les migrants ?
3.3. Recenser les migrants
3.4. Agir. Provoquer les réactions

4. LES REPRESENTATIONS LOCALES DES IMMIGRATIONS ET DE L’ALTERITE

4.1. S’impliquer pour mieux interpréter
4.2. Des explications culturalistes
4.3. Trouver les personnes et les groupes influents
4.4. Essoufflement de l’aide ou changements de perspective ?

5. UN TOURNANT DE LA DECENNIE 1980

5.1. Une multiplicité d’origines en présence
5.2. Une diversité de situations
5.3. Les migrants toujours déracinés

CONCLUSION, UNE CONSTRUCTION SITUEE DES CATEGORIES

Un événement extraordinaire qui consacre les catégories ordinaires
L’Église comme figure du majoritaire

BIBLIOGRAPHIE

Nb de pages : 216
ISBN : 978-2-86906-400-3
Détails supplémentaires : Broché. Cahier couleur 8 pages
Catégorie : Étiquettes : , , ,

20,00 

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