La Bataille de l’opinion
Trop souvent considérée comme une question exclusivement diplomatique, la « Question d’Orient » au Royaume-Uni est pourtant un phénomène protéiforme qui occupe une place centrale dans la culture politique britannique de la fin du xixe siècle. Cette expression historique traditionnellement associée au démantèlement de l’Empire ottoman englobe une réalité bien plus complexe constituée de multiples épisodes allant de la crise balkanique de 1875-1876 aux pogroms anti-arméniens des années 1890 en passant par les convulsions géopolitiques en Égypte et au Soudan.
En liant politique étrangère, impériale et intérieure, ce livre propose une analyse inédite qui permet de dépasser une lecture géopolitique de la présence britannique au Moyen-Orient de la fin du XIXe et du début du XXe siècle afin d’étudier le poids de l’opinion publique dans la conduite des affaires britanniques. En analysant la mobilisation en faveur des chrétiens d’Orient, l’ouvrage dévoile la genèse de la construction d’un sentiment de société civile mondiale sur des questions humanitaires et ses ambivalences. Il montre l’importance du Royaume-Uni dans une dynamique internationaliste dès la fin des années 1890, là où elle est plus traditionnellement associée à la Société des Nations et aux États-Unis d’après 1919.
Sommaire
Remerciements
Introduction
« The Eastern Question has as many heads as a hydra. »
Penser les Questions d’Orient dans la vie politique britannique
(1875-vers 1900)
La Question d’Orient au Royaume-Uni : bilan historiographique
Question(s) d’Orient au Royaume-Uni : nouvelles orientations, outils et sources
Chapitre I – Quand la crise balkanique s’invitait sur la scène nationale
(juillet 1875-août 1876)
Disraeli, ou le mutisme face à une simple question de politique étrangère
La politique disraélienne des « intérêts britanniques »
Une opposition parlementaire atone, ou l’échec d’un parti sans leader
Susciter l’intérêt passionné du public : associations, œuvres caritatives et presse
Chapitre II – Le mouvement extraparlementaire : politisation, conceptualisation et dérives (septembre-décembre 1876)
Vox populi, vox dei : l’expression d’une « passion vertueuse »
Gladstone et Bulgarian Horrors, ou la confrontation interposée avec Disraeli
Pérenniser le mouvement : l’Eastern Question Association au défi de la neutralité
La convention nationale : parlement informel et conseiller de l’envoyé Salisbury ?
De la Croisade à Armageddon : le patriotisme impérial britannique à l’extrême
Chapitre III – Honneur et patriotisme dans les Questions d’Orient : le temps des passions contraires (1877-1880)
Emporter le consensus :
une neutralité vigilante sur fond de guerre russo-ottomane
La déferlante jingoïste : se battre pour l’honneur et le prestige britanniques ?
Congrès de Berlin et répercussion des Questions d’Orient pour l’Empire
Les Questions d’Orient comme enjeux électoraux nationaux
Chapitre IV – L’infléchissement des engagements gladstoniens ? (1880-1885)
La « paix avec honneur » du traité de Berlin : un âpre bilan
Un moralisme chrétien intolérant ? La « question juive » en Roumanie et Russie
Convention de Chypre et question arménienne : des obligations flottantes ?
Évacuer Kandahar : quand la Realpolitik rattrapait le moralisme gladstonien
Le bombardement d’Alexandrie : déconvenues d’une « guerre pour la paix »
De « Grand Old Man » à « Murderer of Gordon »
Chapitre V – Le rôle des Questions d’Orient dans les élections de 1885-1886
Nouvelles règles électorales, nouveaux enjeux pour la démocratie
Transitions incertaines, brouillages idéologiques
Une « Bulgarie irlandaise » à l’heure de la Bulgarie unifiée et autonome ?
Reprendre pied ? Le parti libéral comme défenseur des nationalismes
Chapitre VI – Salisbury et la politique orientale du prestige : forces et faiblesses (1886-1892)
Le prestige comme arme pour préserver la paix européenne ?
Le Royaume-Uni en Égypte, contrepoids à l’influence russe dans les Balkans ?
Salisbury aux prises avec l’invasion scare
La diplomatie secrète, complément nécessaire du prestige ?
Henry du Pré Labouchère, Salisbury et la critique radicale de l’inconstitutionnalité
Chapitre VII – Imposer la question arménienne dans le débat public : un long processus (1878-1895)
Le poids du pragmatisme diplomatique : l’Arménie, terre de l’entre-deux ?
Le tournant de « l’affaire Moussa Bey » (1889) : l’image de Gulizar
Rosebery, ou l’héritier déchu ?
Rosebery, ou l’échec d’une habile remise en cause du massacre du Sassoun (1894)
« The Truth About Armenia » : Emile Dillon, le Daily Telegraph et le mouvement pétitionnaire
Le National Protest Demonstration Committee,
ou le mouvement anti-Rosebery ?
Chapitre VIII – Composer avec l’opinion publique : Salisbury et l’émoi arménophile (1895-1896)
Gladstone à Chester, août 1895 : le soutien conditionnel de la nation
Canaliser l’émoi arménophile pour éviter la protestation : la politique des dons
Le rapprochement anglo-américain : un pis-aller à l’impuissance britannique ?
« Political Papers for the People » : Salisbury face au poids de la société civile ?
Le retour du partisanisme sur l’Arménie, ou l’ère d’une nouvelle éthique
Chapitre IX – Le bilan d’une génération : les Questions d’Orient dans la politique britannique
Revivifier le Concert ? Salisbury et le maintien pragmatique
du statu quo ottoman
Gladstone et les Forward Liberals : un Empire grec au lieu de l’Empire ottoman ?
L’Égypte : nouvelle « clé » d’une situation orientale centrifuge
et redéfinition de la puissance britannique
La « croisade internationale pour la paix » :
la diplomatie alternative sous pression
Conclusion générale : Les Questions d’Orient et la démocratie de l’opinion
Saisir/Se saisir de l’opinion publique au tournant du xxe siècle
Polarisation de la vox populi et bataille des valeurs
L’opinion en marche : entre internationalisme et poids de l’Histoire ?
Bibliographie
Table des illustrations
26,00 €
Rupture de stock
La Bataille de l’opinion
Trop souvent considérée comme une question exclusivement diplomatique, la « Question d’Orient » au Royaume-Uni est pourtant un phénomène protéiforme qui occupe une place centrale dans la culture politique britannique de la fin du xixe siècle. Cette expression historique traditionnellement associée au démantèlement de l’Empire ottoman englobe une réalité bien plus complexe constituée de multiples épisodes allant de la crise balkanique de 1875-1876 aux pogroms anti-arméniens des années 1890 en passant par les convulsions géopolitiques en Égypte et au Soudan.
En liant politique étrangère, impériale et intérieure, ce livre propose une analyse inédite qui permet de dépasser une lecture géopolitique de la présence britannique au Moyen-Orient de la fin du XIXe et du début du XXe siècle afin d’étudier le poids de l’opinion publique dans la conduite des affaires britanniques. En analysant la mobilisation en faveur des chrétiens d’Orient, l’ouvrage dévoile la genèse de la construction d’un sentiment de société civile mondiale sur des questions humanitaires et ses ambivalences. Il montre l’importance du Royaume-Uni dans une dynamique internationaliste dès la fin des années 1890, là où elle est plus traditionnellement associée à la Société des Nations et aux États-Unis d’après 1919.
Sommaire
Remerciements
Introduction
« The Eastern Question has as many heads as a hydra. »
Penser les Questions d’Orient dans la vie politique britannique
(1875-vers 1900)
La Question d’Orient au Royaume-Uni : bilan historiographique
Question(s) d’Orient au Royaume-Uni : nouvelles orientations, outils et sources
Chapitre I – Quand la crise balkanique s’invitait sur la scène nationale
(juillet 1875-août 1876)
Disraeli, ou le mutisme face à une simple question de politique étrangère
La politique disraélienne des « intérêts britanniques »
Une opposition parlementaire atone, ou l’échec d’un parti sans leader
Susciter l’intérêt passionné du public : associations, œuvres caritatives et presse
Chapitre II – Le mouvement extraparlementaire : politisation, conceptualisation et dérives (septembre-décembre 1876)
Vox populi, vox dei : l’expression d’une « passion vertueuse »
Gladstone et Bulgarian Horrors, ou la confrontation interposée avec Disraeli
Pérenniser le mouvement : l’Eastern Question Association au défi de la neutralité
La convention nationale : parlement informel et conseiller de l’envoyé Salisbury ?
De la Croisade à Armageddon : le patriotisme impérial britannique à l’extrême
Chapitre III – Honneur et patriotisme dans les Questions d’Orient : le temps des passions contraires (1877-1880)
Emporter le consensus :
une neutralité vigilante sur fond de guerre russo-ottomane
La déferlante jingoïste : se battre pour l’honneur et le prestige britanniques ?
Congrès de Berlin et répercussion des Questions d’Orient pour l’Empire
Les Questions d’Orient comme enjeux électoraux nationaux
Chapitre IV – L’infléchissement des engagements gladstoniens ? (1880-1885)
La « paix avec honneur » du traité de Berlin : un âpre bilan
Un moralisme chrétien intolérant ? La « question juive » en Roumanie et Russie
Convention de Chypre et question arménienne : des obligations flottantes ?
Évacuer Kandahar : quand la Realpolitik rattrapait le moralisme gladstonien
Le bombardement d’Alexandrie : déconvenues d’une « guerre pour la paix »
De « Grand Old Man » à « Murderer of Gordon »
Chapitre V – Le rôle des Questions d’Orient dans les élections de 1885-1886
Nouvelles règles électorales, nouveaux enjeux pour la démocratie
Transitions incertaines, brouillages idéologiques
Une « Bulgarie irlandaise » à l’heure de la Bulgarie unifiée et autonome ?
Reprendre pied ? Le parti libéral comme défenseur des nationalismes
Chapitre VI – Salisbury et la politique orientale du prestige : forces et faiblesses (1886-1892)
Le prestige comme arme pour préserver la paix européenne ?
Le Royaume-Uni en Égypte, contrepoids à l’influence russe dans les Balkans ?
Salisbury aux prises avec l’invasion scare
La diplomatie secrète, complément nécessaire du prestige ?
Henry du Pré Labouchère, Salisbury et la critique radicale de l’inconstitutionnalité
Chapitre VII – Imposer la question arménienne dans le débat public : un long processus (1878-1895)
Le poids du pragmatisme diplomatique : l’Arménie, terre de l’entre-deux ?
Le tournant de « l’affaire Moussa Bey » (1889) : l’image de Gulizar
Rosebery, ou l’héritier déchu ?
Rosebery, ou l’échec d’une habile remise en cause du massacre du Sassoun (1894)
« The Truth About Armenia » : Emile Dillon, le Daily Telegraph et le mouvement pétitionnaire
Le National Protest Demonstration Committee,
ou le mouvement anti-Rosebery ?
Chapitre VIII – Composer avec l’opinion publique : Salisbury et l’émoi arménophile (1895-1896)
Gladstone à Chester, août 1895 : le soutien conditionnel de la nation
Canaliser l’émoi arménophile pour éviter la protestation : la politique des dons
Le rapprochement anglo-américain : un pis-aller à l’impuissance britannique ?
« Political Papers for the People » : Salisbury face au poids de la société civile ?
Le retour du partisanisme sur l’Arménie, ou l’ère d’une nouvelle éthique
Chapitre IX – Le bilan d’une génération : les Questions d’Orient dans la politique britannique
Revivifier le Concert ? Salisbury et le maintien pragmatique
du statu quo ottoman
Gladstone et les Forward Liberals : un Empire grec au lieu de l’Empire ottoman ?
L’Égypte : nouvelle « clé » d’une situation orientale centrifuge
et redéfinition de la puissance britannique
La « croisade internationale pour la paix » :
la diplomatie alternative sous pression
Conclusion générale : Les Questions d’Orient et la démocratie de l’opinion
Saisir/Se saisir de l’opinion publique au tournant du xxe siècle
Polarisation de la vox populi et bataille des valeurs
L’opinion en marche : entre internationalisme et poids de l’Histoire ?
Bibliographie
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